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Un documentaire F3 très "soviétique" sur Yves Montand

Dans le documentaire diffusé sur F3, le portrait hagiographique de Montand est tempéré par la vision qu'en donne Simone Signoret. Ci-dessus extrait d'interview hors documentaire. Simone Signoret n'a pas attendu le féminisme pour affirmer sa personnalité. Elle dit clairement qu'elle a mis entre parenthèses sa carrière pour suivre Montand. Aujourd'hui, plus personne ne dit ça sous peine de passer pour une soumise absolue. Signoret était de la trempe de Bette Davis, Anna Magnani et Gena Rowlands. Des femmes qui portaient la culotte. On peut rajouter Louise Brooks, Marlène Dietrich et Greta Garbo. Et aussi Brigitte Bardot qui hélas ! a trop souvent été cantonnée dans des rôles de "ravissantes idiotes" au cinéma.

Montand est à nous

Documentaire de: Yves Jeuland, co-écrit avec Vincent Josse


Yves Montand était un brillant interprète: chanteur comme acteur.

Sa présence était aussi évidente. Un charisme non fabriqué.

Un grand travailleur aussi.

Séducteur, il a conquis Edith Piaf, Simone Signoret et Marilyn Monroe. Trois très grandes personnalités du XXe siècle. Il a conquis également un immense public. Une reconnaissance méritée.

Le documentaire est tout à sa gloire, occultant tout se qui lézarde l'édifice et qui a été raconté par des membres de sa famille, côté Simone Signoret. Ici, il s'agit de l'homme et non plus de l'artiste. Le documentaire est donc hagiographique à 99 %. On peut le comprendre car l'auteur est un sincère admirateur de l'artiste. Il a eu la bonne idée d'écarter dans les documentaires tous les régents de la presse qui se sont servis de lui pour se faire mousser.

L'ascension de Montand est louable. Il avait un vrai talent: voix sublime, corps fredastérisé.

On éprouve de la sympathie pour cet enfant au sang italien.

Le couple Signoret-Montand est devenu hyper médiatisé, duo people de gauche, comme Sartre-Beauvoir. C'était nouveau car eux était des acteurs et non des intellectuels, comme ils disent.

Le coupe Signoret-Montand a été élevé au rang de bon produit de vente pour la presse qui en fit ses choux gras. Le fait qu'ils soient sortis des pages spectacles leur a donné une autre dimension, ce que n'ont jamais fait Lino Ventura et Serge Reggiani qui sont restés 100 % artiste. Hors son domaine professionnel, Ventura a oeuvré pour l'enfance handicapé.

Quand Montand s'est démarqué du communisme, il l'a dit haut et fort.

Rien de nouveau. Il n'avait pas lu André Gide qui a publié en 1936, le pamphlet Retour de l'URSS.

On l'a vu faire des émissions de télévision, dont l'une fit couler beaucoup d'encre car il y a eu une polémique sur l'argent reçu.

Il a été a deux doigts de se présenter à l'Elysée poussé par un aéropage de proches bien placés pour en faire un Reagan français. Comme Coluche, il se rétracta. Zemmour en 2021 prolonge cette ambition de briguer l'Elysée, en usant d'une forte notoriété acquise par bourrage de crânes via le PAF.

Donc, l'artiste Montand fut immense.

Pour le reste, le documentaire reste à venir. Retirer ce qui dérange fait songer à ces photographies prises sur le balcon du Kremlin dont on a retiré tel personnage qui dérange.

Je revois Philippe Soupault me dire: "Il ne faut jamais séparer l'homme de l'oeuvre, sinon on va vers de très grandes désillusions".





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